Qui étaient nos ancêtres lorrains avant et après la guerre de Trente Ans ?

D'où étaient-ils originaires ?

Pour comprendre la guerre de Trente Ans, connue en Lorraine également sous le nom de guerre des Suédois, il faut quelques points de repères.


Il s'agit d'une guerre ayant opposé principalement la France à l'Empire, c'est-à-dire l'Allemagne d'alors. Elle a duré de 1618 à 1648. La France y a gagné la plus grande partie de l'Alsace, Strasbourg lui appartenant seulement en 1680, et la confirmation de la possession des Trois Evêchés, Metz, Toul et Verdun, occupés depuis Henri II en 1552.
Mais la Lorraine a été le théâtre de toutes les exactions et cette guerre, si elle y a pris naissance tardivement en 1631 ne s'est réellement terminée qu'en 1697 avec le traité de Ryswick et l'entrée du duc Léopold dans ses états en 1698.


La population a subi guerres, famines, peste, si bien qu'on peut estimer qu'à la fin du XVII° siècle elle avait été décimée de plus de la moitié, certains historiens allant même jusqu'à estimer à deux tiers les pertes humaines. Des villages avaient été totalement abandonnés par leurs habitants qui s'étaient réfugiés dans les forêts. Le duc, rentré dans ses états entreprit de les repeupler, il fit appel à l'immigration en masse en faisant profiter ses nouveaux sujets d'exemption d'impôt.


D'où venaient ses nouveaux sujets ? On retrouve des Picards, des marchands savoyards, des Suisses, des Allemands et des Italiens.


Il n'y a pas de rôles de nouveaux arrivants ni de recensements de population. Ce n'est donc qu'à travers le notariat ou les séries judiciaires qu'on peut avoir des indications, car on y trouve des ventes de biens situés dans les pays d'origine des intéressés ou des procès les opposant à des parents ou des acquéreurs de leurs biens. Parfois les actes de mariage ou les baptêmes des enfants donnent une indication.


Parfois les noms de familles fournissent une piste : PICARD, LALLEMAND.
En étudiant le notariat et les registres paroissiaux on s'aperçoit que les nouveaux arrivants se sont intégrés aux familles anciennes subsistantes dès la première génération et qu'il n'existe quasiment pas de ségrégation.



Eric Marchal de Salm